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Dans quelques jours, vous allez déposer votre bébé à la garderie et vous redoutez de “laisser” votre enfant à des mains inconnues. Vous n’avez, peut-être pas, non plus très envie de retourner travailler, ou, à l’inverse, vous êtes impatiente de retravailler et pensez être une mauvaise mère.

Dans tous les cas, vous vous sentez coupable. Inutile de vous inquiéter, votre bébé est entre de bonnes mains. S’il vous sent serein, il s’adaptera facilement. Pour trouver l’apaisement, cherchez à identifier les causes de votre culpabilité.

La culpabilité

Elle provient souvent d’un sentiment de colère, colère liée à la frustration, à l’anxiété, à l’impossibilité de maîtriser sa vie, colère contre la société qui impose ses normes (“Une mère doit s’occuper de ses enfants”). Pour trouver l’apaisement, il est souhaitable d’identifier les causes de cette colère, puis de l’exprimer. Expliquez à votre bébé que vous êtes triste de le quitter, mais que c’est votre choix, ou, au contraire, que vous n’avez pas le choix. Vous pouvez lui dire que vous êtes heureuse de revoir vos collègues et de le retrouver lui, ce soir. Il ne comprendra pas les mots, mais ressentira votre calme intérieur. Même s’il n’est pas encore en âge d’être socialisé, votre enfant sera en sécurité à la garderie, il y trouvera des mains attentionnées, professionnelles, et disponibles à 100 %, ce qui n’est pas le cas à la maison, il est important de s’en souvenir.

Soyez active

Pour transformer votre sentiment de culpabilité, soyez active : rendez visite à l’établissement avant l’inscription, questionnez le personnel, vérifiez que vos critères éducatifs sont respectés…
Toutes les garderies proposent une période d’adaptation : une heure le premier jour, puis deux, etc. Il est important que vous restiez avec votre bébé au début : ainsi, il se rendra compte que vous faites confiance aux auxiliaires et se sentira en sécurité quand vous le quitterez. Pensez aussi à lui laisser un vêtement que vous aurez porté. Rassuré par votre odeur, il s’endormira plus sereinement à l’heure de la sieste. Enfin, ne craignez pas de le traumatiser en pleurant le jour J. Les larmes libèrent le stress et la tristesse qu’il avait de toute façon perçus en vous. Pour les mêmes raisons, ne vous inquiétez pas s’il pleure lorsque vous le récupérez. Cela ne veut pas dire qu’il est malheureux ou que l’on s’occupe mal de lui : il évacue simplement les tensions accumulées dans la journée. S’il le fait, en votre présence, c’est parce qu’il se sent en sécurité avec vous.

Quelles sont les erreurs à éviter ?

  1. Ne rien dire à son enfant, et le « jeter » a la garderie, sans explication, sous prétexte qu’il est trop jeune pour comprendre. Il est vraiment important de mettre des mots sur toute situation nouvelle pour lui (et cela ne concerne pas que l’entrée a la garderie !).
  2. Quitter la crèche en catimini, pour éviter qu’il pleure. C’est dangereux car cela veut dire que ses parents peuvent disparaître à tout moment. Cela peut être une source d’angoisse qui risque de le réveiller la nuit, pour être sûr que ses parents sont là. Dites au revoir à votre enfant, et que vous reviendrez le chercher ce soir… et acceptez qu’il manifeste son mécontentement par des pleurs. La plupart du temps d’ailleurs, il se calme dès la porte est fermée !
  3. Faire de « faux départs » de la garderie, c’est-à-dire revenir après avoir dit « au-revoir » à votre enfant. L’enfant en déduira que vous allez revenir malgré vos adieux ou rester derrière la porte à l’attendre !
  4. Interdire la tétine ou le doudou en dehors de la sieste, « parce que c’est comme ça à la maison ». Dans un premier temps, si ces objets l’aident à mieux vivre la séparation et le rassurent, tant mieux. Vous verrez par la suite.

Pour aller plus loin :

  • Le Défi des mères d’Anne-Marie et Isabelle Filliozat, éditions Broche

Pour en finir avec le sentiment de culpabilité des mères qui travaillent
Une psychanalyste et une psychothérapeute, mère et fille, qui démontrent qu’il est possible de concilier vie de mère, d’épouse et de femme active sans préjudice pour l’enfant. L’activité de la mère peut au contraire contribuer à son épanouissement.

  • Accueillir a la crèche, a l’école, Centre de recherche de l’éducation spécialisée et de l’adaptation scolaire, éditions Broche,
  • L’école des bébés, de la crèche a la maternelle, de Suzy Cohen, édition Pédagogique